2h37

 

Un film Murali K.Thalluri

 

Avec Teresa Palmer, Joel MacKenzie, Frank Sweet, Marni Spillane, Charles Baird…

 

Ce qui frappe d’emblée avec 2h37, c’est bien entendu sa filiation assumée avec Elephant, de Gus Van Sant. Même style pour filmer (prise de vues de dos, répétition des scènes selon plusieurs points de vue, regards vers le ciel…).

 

Mais le très jeune réalisateur impose sa singularité en glissant habilement des interviews de ses personnages principaux.

 

Le film débute sur la découverte d’une personne qui s’est suicidé, dans l’enceinte d’un lycée. Le film remonte alors le temps et s’intéresse au destin de plusieurs jeunes de ce lycée qui auraient pu commettre l’irréparable.

 

Comme le souligne l’accroche du film, ‘L’adolescence est le moment où il faut choisir entre vivre et mourir’. C’est à ce sujet que s’intéresse le cinéaste, qui capte les émois de ces jeunes avec beaucoup de justesse. Inspiré également par sa propre histoire et la mort d’une amie à l’âge de 17 ans, il reconstitue face à nous le film de l’adolescence, les codes, les douleurs, les railleries, l’amitié, l’amour.

 

Chaque portrait dénote à la fois une force et une faiblesse, comme dans chaque être humain. Le plus beau garçon du lycée, populaire également, est également gay et se refuse à l’admettre vraiment ; celui qui a fait son coming out souffre plus qu’avant ; la jeune fille tranquille, douce, est abusée par son frère, un garçon qui semble est très intelligent et sans cesse poussé par ses parents à réussir ; un autre, légèrement handicapé, souffre de la raillerie de ses camarades, étant bien souvent seul et incroyablement isolé ; une autre ne vit que pour sa relation avec ce garçon le plus populaire…

 

C’est un monde, une époque, quelques années qui marquent toute la vie, évoquées avec justesse et émotion par Thalluri.

 

2h37 souffre de la comparaison avec Elephant, mais pour autant reste un film qui mérite le détour, notamment pour élargir la vision du monde adolescent, à travers son propre regard, ses propres interrogations, émotions.

 

Un réalisateur prometteur et une jeune comédienne, Teresa Palmer, que l’on espère tous les deux revoir derrière et devant la caméra.

 

Arnaud Meunier

03/12/2006