Antibodies (Antikörper)

 

Un film de Christian Alvart

 

Avec Norman Reedus, Christian von Aster, André Hennicke

 

Le cinéma allemand aime explorer des contrées particulières ces derniers temps, signe du renouveau du cinéma d’outre-Rhin.

 

Après La chute, Antibodies explore le thriller à l’américaine, un croisement germanique entre Seven, Le Silence des Agneaux et la douloureuse affaire Dutroux.

 

Gabriel Engel est un pédophile et meurtrier, sadique, violent, qui commet depuis longtemps ses crimes. Alors que la police l’arête enfin, le policier d’un petit village allemand espère qu’il s’agit bien du meurtrier de la petite Lucia, violemment assassinée, une affaire qui a meurtri tout un village et qui continue de semer le trouble parmi la population locale.

 

On peut reconnaître à Christian Alvart une certaine maîtrise de la tension et un scénario solide, qui repose pour beaucoup sur les compositions de Norman Reedus et André Hennicke. Leur confrontation psychologique et l’effet du tueur sur le policier propret, campagnard, sont les points les plus intéressants du film.

 

La tension est habilement distillée et le suspens reste entier jusqu’aux dernières minutes du film.

 

Antibodies souffre évidemment de la comparaison évidente avec ses aînés, Le Silence des Agneaux notamment, auquel le tueur fait référence le temps d’une réplique. On pense également à Seven, où un jeune flic était lui aussi touché personnellement par le tueur, comme ici.

 

Sans avoir la force de ces deux films, Antibodies est un thriller habilement mené, qui témoigne du talent de ce jeune réalisateur, déjà sur le chemin d’Hollywood, espérons le loin des sentiers battus.

 

Arnaud Meunier

06/08/2006