Che : Part One (Che : L’Argentin)
Un film
de / A movie by Steven Soderbergh
Avec / With
Benicio del Toro, Catalina Sandino
Des hommes de légende, il en existe beaucoup. Des hommes dont on se souvient avec le temps, il y en a déjà moins.
Che Guevara fait partie de ces hommes qui traversent le temps et dont l’image reste intacte, celle du révolutionnaire dont beaucoup s’inspirent encore aujourd’hui. Après Carnet de Voyage, de Walter Salles, qui racontait la jeunesse d’Ernesto Guevara, fraîchement diplômé, à travers l’Amérique du Sud, c’est Steven Soderbergh qui s’intéresse à cette icône, à travers sa période révolutionnaire, à laquelle cette première partie est consacrée. Révolution à Cuba, en compagnie de Fidel Castro et de son frère Raoul, pour renverser le gouvernement de Batista.
Justemetn récompensé du prix d’interprétation à Cannes, Benicio del Toro habite ce personnage avec brio. Soderbergh, qui parfois s’égare, nous livre une œuvre forte, symbolique également car elle s’attarde sur ces moments qui ont construit sa légende. Alternant une reconstitution épatante de la prise de Cuba par Casto et son armée, avec des images plus confidentielles, notamment de sa visite à l’ONU et de différents discours et interviews qui ont assis sa légende.
Cette partie, drapée d’un noir et blanc granuleux, tout simplement splendide, est l’un des points culminants de ce premier volet sur la vie du Che. Au-delà de la légende, parfois embellie par cette image d’icône marchande à outrance, trahissant donc la propre nature de son combat à mort, Soderbergh n’hésite pas à montrer le côté plus sombre e Guevara, ce côté chef de guerre, et donc tueur, exécutant les traîtres se trouvant des deux côtés de la lutte.
Entouré de comédiens talentueux, dont la jeune Catalina Sandino Moreno, Benicio del Toro brille et impose une stature qui sied à son personnage et à la légende.
Soderbergh prouve une nouvelle fois sa capacité à surprendre et à renouveler une mise en scène qui n’est pas artificielle ou semblable d’une œuvre à l’autre. Un premier volet éblouissant en tout point.
Arnaud Meunier
13/02/2009