A l’est d’Eden (East of Eden)

 

Un film d’Elia Kazan

 

D’après l’oeuvre de Joseph Steinbeck

 

Avec James Dean, Julie Harris, Raymond Massey, Burl Ives, Richard Davalos…

 

A l’est d’Eden raconte l’histoire d’un jeune homme, Cal, qui essaye de se rapprocher de son père, qui vénère son frère, alors qu’il découvre qui est vraiment sa mère. Tout cela alors que la guerre fait rage en Europe et que l’Amérique se prépare à y entrer.

 

Adaptation de la célèbre œuvre de Steinbeck, A l’est d’Eden reste l’un des meilleurs films d’Elia Kazan et révéla l’un des acteurs américains les plus emblématiques des années 50, James Dean. Premier grand rôle qui le mena sur le devant de la scène.

 

Car c’est avant tout un film duquel jaillit, explose le talent brut de Dean. Il attire la caméra comme un aimant, du début à la fin. Eternel rebelle du cinéma, c’est à ce film que Dean doit sa première apparition signifiante au cinéma, après quelques seconds rôles sans envergures.

 

Il est ici question de la place du jeune homme au sein de sa famille, entre un père vénérant son fils Aaron et ne considérant presque pas Cal, adolescent rebelle et incompris, qui cherche désespérément l’amour de son père, tout en découvrant que sa mère n’est pas morte, et qu’elle vit même tout près de chez eux. Une femme qui lui ressemble dans son caractère, ce qui ne fait que le troubler un peu plus. Alors que son père se ruine avec une affaire de produits frais, il tente de faire fortune avec les haricots, la guerre approchant, les perspectives de profit étant assurées.

 

Reconstitution très soignée de l’époque décrite par Steinbeck, et du contexte qui l’accompagne (la Première Guerre Mondiale vue depuis les Etats-Unis), l’histoire est avant tout celle d’une famille qui a du mal à vivre, qui se déchire et qui s’aime.

 

Le regard, la prestance de James Dean, associé à Raymond Massey et Julie Harris, tous deux également très bons, donnent à ce film un éclat éternel, toujours brillant aujourd’hui 50 années après avoir été tourné.

 

Malgré les clichés parfois inhérents aux productions américaines, avec cet écrin familial parfois si idéal (avec la jeune et future belle-fille, l’enfant admirable en tous points…), le récit se focalise sur le destin d’un jeune homme en marge et c’est lui qui monopolise l’attention, son destin pour l’amour de son père.

 

Si parfois le propos semble un peu vain et redondant, la fin du film est en tout point remarquable.

 

Le départ du frère aimé, désorienté par la perte de son amour, par la découverte d’une mère dont il ignorait l’existence, par une guerre pour laquelle il fuit, entraîne l’accident de son père, lui aussi choqué et bouleversé par les événements qui se succèdent…

 

Kazan réalise un film enlevé, constamment en mouvement. Une manière pour lui de suivre son héros, James Dean, incarnant idéalement Cal, ce jeune homme en conflit permanent avec lui-même, avec sa famille, seul et pourtant fascinant, troublant.

 

A l’est d’Eden reste un grand classique du cinéma et il est à découvrir évidemment en version originale et non pas dans la version française, maladroitement doublée.

 

A l’est d’Eden, l’un des chefs d’œuvre du grand cinéaste que fût Elia Kazan et du mythe James Dean.


A voir.

 

Arnaud Meunier

15/10/2005