Essaye-moi

Un film de Pierre-François Martin Laval

Avec Pierre-François Martin Laval, Kad Merad, Julie Depardieu, Pierre Richard, Pica…

Premier film du Robin des Bois Pierre-François Martin Laval, alias Pef, Eassaye-moi se veut être une comédie douce et innocente, sans prétention.

Et le jeune réalisateur peut être fier de son premier film, une œuvre touchante et très drôle, enfantine.

Ce film raconte l’histoire d’un homme, un cosmonaute, à qui une petite fille avait promis de se marier avec s’il allait dans les étoiles. N’ayant pas oublié cette promesse, ni perdu son âme d’enfant, il se rend naïvement chez cette petite fille devenue femme. Mais elle va bientôt se marier. Avant de dire oui, il lui demande de l’essayer pendant 24 heures. Elle accepte à contrecœur de l’essayer pendant 24 heures, malgré ses appréhensions et ses peurs face à cet homme resté un enfant.

Commence alors un jeu tragi-comique qui ne laisserait personne indemne.

En écrivant le rôle d’Yves-Marie, cet homme lunaire comme l’était son personnage des Robins des Bois, le cinéaste s’est dédoublé à l’écran, un personnage taillé sur mesure auquel il amène sa sensibilité et son espièglerie, dans le regard, les mots ou les gestes. Pour incarner la jeune femme, objet de des rêves et désirs, Julie Depardieu est idéale, fraîche, sensible et toute aussi touchante que Pierre-François Martin Laval.

Le scénario est simple mais extrêmement inventif, avec des situations comiques que l’on voit rarement au cinéma, un comique de situation d’habitude plus américain que français. Peu de personnages, mais tous sont savoureux : au duo Depardieu / Martin Laval s’ajoutent les prestations joviales d’Isabelle Nanty, Kad Merad, Wladimir Yordannof… mais la palme revient à Pierre Richard, qui incarne le père d’Yves-Marie. Un personnage lunaire, génial, qui illumine le film et vole presque la vedette au comédien / réalisateur.

Pierre-François Martin Laval ne cherche pas à donner de message, de tolérance ou autre, son univers est le film, sans prétention, drôle, simple, touchant.

Une comédie qui vous donne le sourire pendant 1h30, vous vidant l’esprit du négativisme ambiant.

Rien que pour cela, Essaye-moi vaut le détour. Mais on peut aussi reconnaître au cinéaste débutant un bon sens de la mise en scène et un choix intéressant des musiques.

Léger et simple, il évoque L’été de Kikujiro de « Beat » Takeshi Kitano, une comédie sans prétention qui révèle un auteur et cinéaste à part entière.

Souhaitons à Essaye-moi de décrocher les étoiles.

Arnaud Meunier

18/03/2006