Fahrenheit 9/11

Documentaire écrit et réalisé par Michael Moore

Montage de Kurt Engfehr, Christopher Seward, T. Woody Richman…

 

Palme d’Or acclamée au dernier festival de Cannes, bien que des mauvaises langues aient insinué que Tarantino faisait du favoritisme à ce film produit par Miramax (aussi producteur de Kill Bill), Farenheit 9/11 est bien le pamphlet le plus réussi de Michael Moore.

Malgré les partis « contre » évidents envers George W. Bush et son gouvernement de faucons, Michael Moore nous livre un documentaire structuré, très bien documenté, où il a su se faire plus discret et moins metteur en scène que dans Bowling for Columbine, documentaire consacré à la tragédie du lycée de Columbine.

Il a su ici se faire cinéaste et ce n’en est que tant mieux.

Décortiquant avec minutie les rouages de la politique bushienne, sa corruption, ses intérêts économiques à faire la guerre pour leur propre enrichissement, les mensonges honteux commis autour du 11 septembre pour influer l’opinion publique américaine, la manipulation des médias, Michael Moore signe un documentaire qui vous laisse accroché à votre siège longtemps après la fin, un véritable choc.

Moore réalise plus q’un documentaire didactique, scolaire, il réalise un film de cinéma, n’hésitant pas à utiliser l’art du montage pour servir son message. Certains journalistes lui ont d’ailleurs reproché cette utilisation trop théâtrale pour évoquer un sujet aussi grave.

L’utilisation du montage se retrouve dès le début du film, où en fond sonore l’on entend les réactions des gens dans la rue après que les avions aient touché les Twin Towers du World Trade Center alors que l’écran reste noir. L’effet est saisissant.

Moore, autant aimé que décrié, reste pourtant un grand cinéaste, de ses précédents documentaires Roger & Me (où il traque le patron de General Motors), The Big One (où il traque le patron de Nike) à Bowling for Columbine et Farenheit 9/11, œuvres politiques clairement pacifistes, à travers ses livres, drôles et censés, il poursuit le but honorable de vouloir éduquer la population américaine, aveuglée par des médias dont la compétence en matière de politique est plus que douteuse et donc influencée directement quant à leur choix de vote.

La Palme d’Or obtenue cette année a donné un retentissement international réel au film, qui malgré de bons scores sur le sol américain, n’a pas encore pu influencer les prévisions électorales pour les élections du mois de novembre.

Souhaitant ne pas faire concourir son documentaire aux prochains Oscars pour permettre une diffusion sur un network et ainsi toucher les américains qui ne se rendent pas au cinéma, Moore montre bien que sa place n’est pas usurpée au palmarès d’un grand festival de cinéma comme Cannes, ni non plus dans le cirque politique américain, machine à broyer les hommes au mépris du peuple.

Pour la paix des peuples, allez voir Farenheit 9/11. Même votre petite contribution est une chance de plus pour voir revenir la démocratie au pays de l’Oncle Sam, décidément malade depuis que Kennedy est parti.

 

Arnaud Meunier

29/05/2004