Les Poupées Russes
Un film de Cédric Klapisch
Avec Romain Duris, Kelly Reilly, Cécile de France, Audrey Tautou, Kevin Bishop…
Cinq années ont passé depuis L’Auberge Espagnole, un film choral, « européphile », kaléidoscope des étudiants Erasmus, bulle pétillante et attachante, qui révélait le talent de Klapisch, encore trop confidentiel.
Et on peut dire que ces cinq années de plus apportent d’emblée une maturité au film, qui suit ainsi les personnages qui ont eux aussi beaucoup évolué, des jeunes étudiants aux jeunes actifs, sans pour autant oublier leurs amis, leur vie, leurs souvenirs.
Les Poupées Russes empreinte beaucoup à L’Auberge Espagnole, se concentrant sur le personnage de Xavier (excellent Romain Duris une fois de plus), et se penchant sur les gens qui l’entourent, les femmes qu’il rencontre, ses doutes sur sa vie, son travail, l’amour.
La réalisation, très éclatée, utilisant le split screen et les retours en arrière, est toujours aussi intéressante, venant servir une œuvre qui se veut en mouvement constant, à l’image de ses personnages et de leurs voyages.
Cinq années ont donc passées, et Xavier, l’étudiant en économie, est devenu un écrivain, journaliste, essayant tant bien que mal de vivre avec le faible revenu de ses travaux. Il réussit à décrocher un contrat de scénario pour la télévision et impose son amie Wendy (la belle Kelly Reilly, à qui les cinq ans ont fait du bien !) pour la collaboration franco-anglaise. Son ex petite amie Martine a eu un enfant, et essaye de retrouver un homme tout en étant une alter-mondialiste active et convaincue.
Isabelle, son amie lesbienne, est devenue présentatrice sur une chaîne économique, et aligne les rencontres « amoureuses ».
Et William, le frère de Wendy, va se marier avec une danseuse de ballet russe.
Mais les jeunes adultes sont encore plein de doutes, hésitent sur leur vie, leurs relations.
Klapisch signe une nouvelle fois un film au scénario inventif, qui malgré ses 2h05, ne lasse pas du tout, il captive, nous fait rire et nous touche à la fois. Le montage est très soigné, le cadre et la musique aussi (essentiellement composée par Kraked Unit).
Que dire de plus sur ce film où on retrouve l’ambiance de L’Auberge Espagnole, ses personnages si attachants que nous avions laissé il y a 5 ans et que nous retrouvons aujourd’hui, nous aussi plus âgés de 5 ans, ayant grandi et ayant vécu.
Nous espérons les retrouver bientôt, dans quelques années, voir comment ils ont grandi et évolué, avec nous.
Les Poupées Russes devrait connaître un succès équivalent à L’auberge espagnole, et on le lui souhaite !
Un film à voir absolument !
Arnaud Meunier
18/06/2005