Palais Royal

 

Un film de Valérie Lemercier

 

Avec Valérie Lemercier, Catherine Deneuve, Lambert Wilson, Michel Aumont, Mathilde Seigner, Michel Vuillermoz….

 

 

Après deux premiers films passés assez inaperçus, Valérie Lemercier met en scène son troisième, Palais Royal.

 

Avec un succès tout autre !

 

Palais Royal, c’est comme si vous filmiez la famille royale anglaise sous amphétamines, avec son lot de coups bas, de trahisons, d’histoires cachées, de noblesse héréditaire et de dîners mondains.

 

Le film raconte donc l’histoire d’un homme, le Prince Arnaud et de sa femme Armelle, qui, à la mort du roi, se retrouvent propulsés au devant de la scène, avec son lot d’embarras en tout genre : protocole et visite diplomatique, dîner ennuyeux, représentations publiques. Mais les deux ne sont pas tout à fait prêts pour cette nouvelle vie, surtout pas Armelle, une femme assez simple d’esprit qui plus est cocue. Alors qu’elle découvre l’infidélité de son mari, elle va devenir une femme publique de premier ordre.

 

Palais Royal s’inspire très librement de la monarchie anglaise et de ses dérives de ses dernières années, Armelle devenant une Lady Di plus vraie que nature, de l’ascension à la chute (brutale). Singeant les codes du « milieu », Palais Royal s’attache aussi à montrer l’envers d’un décors parfois trop lisse, l’alcool, les infidélités, les travers en tout genre qui sont en fait le lot des communs.

 

Valérie Lemercier tire sur tout ce qui bouge, sans limite aucune. Et ce n’est que pour notre plus grand plaisir ! On rit beaucoup devant le film, devant les facéties de sa princesse Armelle, du prince infidèle Arnaud et de l’armada qui les entoure, de René-Guy, le gardien de la maison royale, de la reine Eugenia au prince Alban mis à l’écart. La réalisatrice s’amuse des codes du monde royal, des engagements humanitaires plus publics qu’humanitaires (avec des opérations comme « Quatre-quart pour le Quart monde » !!), des révélations fracassantes sur la famille royale, mettant en scène l’ascension irrésistible de la princesse Armelle, passée de cruche à une femme adorée par le royaume.

 

La réalisation est enlevée, les dialogues savoureux et l’interprétation excellente. Valérie Lemercier incarne la princesse Armelle avec un naturel épatant, remarquablement drôle ; Lambert Wilson s’amuse dans le rôle du Prince Arnaud, qui lui colle à la peau ; Catherine Deneuve surprend dans le rôle de la reine Eugenia, au franc-parler certain ; Michel Aumont est le gardien du royaume, avec une distance et une retenue qui n’en sont que plus savoureuses. Enfin, il faut noter la présence de Denis Podalydès, Mathilde Seigner, Maurane ou encore Michel Vuillermoz dans des rôles secondaires, certes, mais qui apportent un peu plus de sel à ce mets royal.

 

Palais Royal est une vraie bonne comédie, qui devrait ravir spectateurs par son dynamisme et son foutage de gueule jouissif en tous points !

 

En attendant la sortie, le 23 novembre, préparez vos écharpes et vos couronnes !

 

Arnaud Meunier

04/11/2005