Rosario (Rosario Tijeras)
Un film d’Emilio Maillé
D’après l’œuvre de Jorge
Franco Ramos
Avec Flora Martinez, Unax Ugalde, Manolo Cardona, Rodrigo Oviedo, Alonso Arias…
Adaptation du roman de Jorge Franco Ramos, Rosario évoque le destin violent et tragique d’une jeune femme, tueuse, prostituée, au milieu de la violence de Medellin à la fin des années 80.
Rosario, sculpturale jeune femme, violée petite, est devenue une créature crainte et fascinante du monde mafieux de Medellin. Indépendante mais soumise aux dealers des cartels, elle a fait de son corps une arme redoutable, un appât avant de tuer, par vengeance, par nécessité. Soumise à la loi de la rue, à la drogue, aux armes et à la violence, son destin irrévocablement tragique ne semble pas avoir d’espoir.
Mais elle va bientôt rencontrer Emilio et Antonio, deux jeunes hommes qui ne sont pas de son milieu. Elle va rapidement se prendre d’affection pour Antonio malgré sa relation avec Emilio, une personne normale au milieu de la violence de son quotidien.
Alors que son monde se recouvre peu à peu de sang, Antonio essaye de la protéger.
Rosario vaut avant tout pour l’interprétation de la comédienne Flora Martinez, habitée par son personnage violent et sexuel. Sa beauté magnétique donne de la force, de l’ampleur à ce rôle difficile, elle ne tombe jamais dans la caricature ou la performance. Sensible et violente à la fois, un mélange explosif qui ne laisse de marbre.
La réalisation est elle beaucoup plus faible. Le cinéaste semble avoir hésité entre un cadre cinématographique et un cadre «documentaire », qui aurait sans doute donné plus de vigueur et d’impression.
Malgré quelques jolies scènes et la mise en valeur de la plastique de Flora Martinez, l’ensemble est décousu et inutilement compliqué dans sa construction, sans doute en raison de l’adaptation difficile du récit de Ramos.
Néanmoins, le film est sauvé par l’interprétation de Flora Martinez et ce sentiment d’urgence, cette résistance que l’on sait d’emblée vaine et désespérée dans un milieu aussi violent. A noter également le soin apporté à la musique qui nous ramène à la fin des années 80.
Un film qui malheureusement s’oublie vite une fois les lumières rallumées.
Arnaud Meunier
27/08/2006