Toute la beauté du monde
Un film de Marc Esposito
Avec Zoé Félix, Marc Lavoine, Jean-Pierre Darrousin, Albane Duterc…
Après le magnifique Cœur des Hommes, auquel Esposito donnera une suite d’ici peu de temps, le cinéaste et ex-critique de Studio a choisi d’adapter son propre livre, Toute la beauté du monde.
Malgré les promesses d’une belle histoire d’amour dans îles balinaises, autant le dire tout de suite, nous sortons déçus à la vision de ce film.
Esposito a souhaité, naïvement, filmer son histoire d’amour impossible au bout du monde. Là où la beauté est telle qu’elle fait oublier le malheur.
Tina, une jeune mère, est frappée d’un drame, son mari meurt dans un accident de la route. Elle se retrouve sans son seul amour, avec ses deux enfants. Soutenue par ses frères, elle fait la connaissance de Franck, français né en Thaïlande et de passage dans la région. Il va l’aider à partir à Bali pour se ressourcer. Mais en la rencontrant, il en tombe amoureux… Il décide de partir à Bali pour la retrouver et essayer de la séduire.
La rencontre des deux personnages annonce déjà, avec crainte, la suite des événements. Derrière la beauté de l’île, une femme brisée qui n’a pas envie d’aimer, pas tout de suite, pas si vite.
Malheureusement, si le décor est magnifique, pourtant non magnifié par la photographie, terne par moments, l’histoire ne prend pas. Les acteurs surjouent une émotion qui ne naît jamais réellement.
Pourtant, si les comédiens semblent avoir mis de leur cœur dans cette aventure, l’ensemble reste désespérément plat et malheureusement un peu niais.
Esposito aime la musique et on entend celle-ci énormément dans le film. Là aussi, les choix musicaux sont hasardeux et maladroits.
Si Jean-Pierre Darroussin et Albane Duterc, révélation du film, sont excellents et insuffle beaucoup de vie au film, les acteurs principaux, Marc Lavoine et Zoé Fléix sont extrêmement maladroits dans le jeu et provoque plus d’ennui que d’émotion, d’intérêt, de vie.
A la découverte du carnet de tournage de Marc Esposito dans Studio, on attendait avec impatience cette œuvre réalisée dans les plus beaux écrins naturels du monde. Si Esposito réussit à faire transpirer un peu de cette beauté à l’écran, le reste est bien fade et anodin.
Espérons qu’Esposito retrouve son talent avec la suite du Cœur des hommes.
Arnaud Meunier
03/02/2006