L’homme sans âge (Youth without Youth)
Un film de Francis Ford Coppola
D’après l’œuvre de
Mircea Eliade
Avec Tim Roth, Alexandra Maria Lara, Bruno Ganz…
Nous attendions depuis longtemps le retour de Francis Ford Coppola derrière la caméra, 10 ans précisément.
Autant dire que ce retour est surprenant pour plus d’une raison. On retrouve le cinéaste à la barre d’un film à l’univers très éloigné de ses œuvres précédentes, avec un budget modeste.
Coppola s’est inspiré d’une nouvelle du romain Mircea Eliade. Ce voyage à travers le temps, l’espace et l’histoire est d’une forme parfois confuse.
Le héros, Dominic, est un vieil homme qui n’a jamais réussi à accomplir le but de sa vie : remonter aux origines du langage. Alors qu’il est frappé par la foudre un jour d’orage, il rajeunit soudainement et devient bien plus intelligent. Il se lance alors dans la quête de la connaissance du langage et va traverser des périodes troubles, retrouvant aussi une jeune femme qui a les traits de l’amour de sa vie.
La réalisation de Coppola est exempte de toute esbroufe inutile, et s’apparente à une fuite perpétuelle en avant des personnages, qui pourtant remontent le temps à travers le langage, à travers l’amour.
Si la forme reste parfois insaisissable, comme un film de David Lynch, Youth without youth vaut surtout pour l’interprétation des comédiens. Tim Roth trouve ici un rôle à sa mesure, scientifique, homme de « langue » érudit et passionné, Bruno Ganz est impeccable comme d’habitude.
La véritable révélation du film est Alexandra Maria Lara, découverte dans Control. Son regard captivant et son romantisme sans âge en font la complice idéale de Tim Roth dans sa quête de la pureté linguistique.
Un film déroutant, étonnant, qui ne vous laissera pas indifférent.
Pour découvrir Coppola sous un autre regard…
Arnaud Meunier
26/11/2007