Z

 

Un film de Constantin Costa-Gavras

 

D’après le roman de Vassilis Vassilikos

 

Avec Yves Montand, Irene Papas, Jean-Louis Trintignant, Jacques Perrin, François Périer, Bernard Fresson, Renato Salvatori, Charles Denner

 

 

Pour qui découvre Z de Costa-Gavras, il est important de rappeler que le film, adapté du livre de Vassilis Vassilikos, qui raconte l’histoire vraie de la mort de Grigoris Lambrakis, homme de la gauche grecque, assassiné par un complot fomenté par la droite au pouvoir en 1963.

 

Ce qui entraîna l’instabilitié du pays et mena au régime des colonels en 1967.

 

Lambrakis, héros au lendemain de sa mort, célébré par la lettre Z (zei en grec ancien signifiant « il vit »), reste l’emblème de l’infamie perpétrée par un gouvernement, qui tenta de cacher l’assassinat en faisant croire à un accident.

 

Mais le travail d’un journaliste, et d’un juge intègre, permettra à la vérité d’éclater à la face du monde, même si elle ne sauva pas la Grèce des régimes qui furent ensuite au pouvoir.

 

Costa-Gavras réalisa ce film avec le soutien de Jacques Perrin (qui joue le journaliste), et tourna en Algérie. Un film qui marque aujourd’hui encore les esprits.

 

Le réalisateur filme sans ambiguïté même s’il ne parle pas clairement de la Grèce. La musique et les silences alternent pour renforcer chaque seconde qu’il passe la vigueur du sujet. Envers et contre tout, un magistrat intègre rendit l’honneur au député Lambrakis.

 

Grâce à une réalisation dynamique, enlevée, brillante (les flash backs notamment) et l’interprétation de haute volée des comédiens (François Périer, Bernard Fresson, Yves Montant, Jean-Louis Trintignant, Charles Denner…), on ne quitte pas des yeux Z jusqu’à la fin, où le générique nous rappelle encore l’horreur du régime qui était encore en place à l’époque de sortie du film (1969).

 

Z est un film témoin, qui se rapproche de L’Aveu, un autre film que Costa Gavras tourna ou encore de Missing. Costa Gavras s’engage dans ses sujets avec énergie et laisse à chaque fois l’empreinte indélébile du témoignage historique, d’une rigueur cinématographique et politique qui ne peut laisser qu’admiratif.

 

Pour cela, et pour la mémoire de Lambrakis, la démocratie et ce qu’elle représente, Z est un film à voir.

 

Arnaud Meunier

13/08/2005