L’Equipier
Un film de Philippe Lioret
Avec Sandrine Bonnaire, Grégory Dérangère,¨Philippe Torreton, Emilie Dequenne…
Après le très réussi Mademoiselle, déjà avec Sandrine Bonnaire et un phare, Philippe Lioret s’attache à l’histoire du phare de la Jument, au large d’Ouessant, et à ses hommes qui le gardaient en permanence.
Et on ne peut que féliciter Philippe Lioret de s’être attaché à cette histoire, de la mettre en scène et de nous la faire partager.
Antoine (Grégory Dérangère) et Yvon (Philippe Torreton), duo d’hommes réunis autour de la même femme, partagent le quotidien du phare, entre tempêtes, temps qui passe et repas de famille chez Mabé (Sandrine Bonnaire), la femme d’Yvon.
Le temps est différent à Ouessant, il s’écoule au rythme de la mer, des relèves au phare, des pêches au large.
Lorsque Antoine, ancien horloger et combattant d’Algérie, rejoint le phare, les hommes du village sont réticents à l’accueillir. Mais Antoine se révèle être un homme à part, insensible aux critiques, à ce que l’on pense de lui.
40 ans plus tard, la sœur de Mabé et la fille de celle-ci se retrouvent dans la maison où ils vivaient, au moment de vendre celle-ci, ces pierres face à la mer.
On ne peut que s’attacher aux personnages du film, Grégory Dérangère le premier, repenti de la guerre et de ses atrocités, cherchant l’apaisement au bout du monde ; Philippe Torreton, homme de la mer, magnifique, tant dans la douleur que le bonheur ; Sandrine Bonnaire, toujours aussi belle et mise en valeur avec délicatesse par l’œil de Loiret ; Emilie Dequenne, dans un rôle discret mais énergique.
Le phare de la Jument est un personnage à lui seul, véritable homme de la mer, résistant aux bourrasques violentes de la mer, témoin des hommes qui le gardent. Il hypnotise les regards et les attentions, d’un jour de pluie au 14 juillet…
Voilà un film touchant, sincère, qui porte un regard mélancolique sur la vie de ce phare, avant qu’il ne soit automatisé en 1991.
Une belle réussite pour Philippe Lioret.
Arnaud Meunier
06/11/2004