Combien tu m’aimes ?

 

Un film de Bertrand Blier

 

Avec Monica Bellucci, Bernard Campan, Gérard Depardieu, Jean-Pierre Darroussin, Edouard Baer, Sara Forestier, Farida Rahouadj

 

 

Blier, réalisateur des provocants Tenue de Soirée, Buffet Froid et bien sûr Les Valseuses, nous revient à l’écran après les échecs, tant critiques que publics de ses deux derniers films : Les côtelettes et Les Acteurs.

 

Malheureusement, à la vue de Combien tu m’aimes ?, on ne peut que constater le déclin de l’œuvre du cinéaste qui n’a pas su se renouveler et a perdu de sa verve.

 

Combien tu m’aimes ? raconte l’histoire d’un homme, François, qui propose à une sublime prostituée, Daniela, de vivre avec lui, moyennant 100000 euros par mois.

 

Troublée, Daniela accepte de s’installer chez cet homme modeste et commun. Le début d’une relation tumultueuse et étrange, entre amour et argent, sans oublier la présence de l’homme « officiel » de Daniela, Charlie, dangereux mac.

 

Si le film semble débuter sous de bons hospices, devant l’absurdité de la situation, des personnages et des dialogues acérés. Malheureusement Blier verse rapidement dans une triste caricature de ses précédents films.

 

Il sait sublimer les femmes dans chacun de ses films, leurs donnant des rôles de putes comme des rôles de femme. C’est l’une des réussites de ce film, où Monica Bellucci joue de son image d’icône sexuelle et sensuelle, jouant également avec ses savoureuses origines italiennes.

 

A ses côtés, Bernard Campan incarne François, le héros si commun du film, pourtant loin d’être l’homme naïf qu’il semble être. Les seconds rôles sont aussi bien choisis : Depardieu en mac obsédé par « sa » femme, Darroussin en médecin et ami de François, Edouard Baer, homme bouleversé par la beauté de Daniela, Sara Forestier en jeune prostituée sans crainte et Farida Rahouadj en voisine compatissante.

 

Si le film ne dure qu’une heure et trente cinq minutes, on a l’impression qu’il ne terminera jamais, tant il traîne et ressasse les mêmes idées et les mêmes faiblesses.

 

On peut retenir toutefois le travail sur la photographie, plutôt réussie, et la bande originale riche de morceaux classiques.

 

Mais Combien tu m’aimes ? se limite tristement à ce constat désolant d’une œuvre qui ne fait que reprendre des recettes éprouvées, qui marchaient il y a une vingtaine d’années voire un peu plus. Mais plus maintenant. Les dialogues pourtant finement écrits n’ont plus la résonance, l’écho provocant des autres films de Blier.

 

Si vous souhaitez voir Combien tu m’aimes ?, sachez juste qu’hormis la beauté de Monica Bellucci, vous resterez un peu sur votre faim !

 

Arnaud Meunier

01/11/2005