Desperado
Un film de Robert Rodriguez
Avec Antonio Banderas, Salma Hayek, Steve Buscemi, Joaquim
de Almeida, Quentin Tarantino, Cheech Marin…
Robert Rodriguez est un cinéaste à part dans le cinéma américain. Le texan évolue dans le monde de Quentin Tarantino et de cette génération de cinéastes passionnés, qui se servent des références des films qu’ils aiment pour imager leur propre cinéma.
Cela donne des univers décalés, éclatants (Pulp Fiction par exemple).
Desperado est la seconde aventure du personnage d’El
Mariachi, héros d’un western hollywoodien, qui cherche à venger la mort de sa
femme et ne vit qu’avec l’unique but de retrouver son mystérieux assassin Bucho,
maître de la pègre locale au Mexique.
Dès le début, Desperado impose le rythme qui sera le sien jusqu’à la fin, explosif, incisif, à l’humour noir et décalé.
Antonio Banderas incarne le personnage principal d’El Mariachi, ce musicien qui cache dans son étui à guitare un arsenal de maître de guerre. Il parcourt le Mexique, se rapprochant de Bucho, semant autour de lui une mort implacable.
Sa rencontre avec une jeune femme qui le soigne et va l’épauler, lui permettra d’atteindre Bucho.
D’emblée Rodriguez fait preuve d’une belle maîtrise des codes du western. L’ami du héros qui l’épaule mais meurt, la jeune femme qu’il sauve, la vengeance, la famille, le remord, la rédemption. Une tragédie grecque qui explose avec une énergie incroyable à l’écran.
Le cinéaste maîtrise aussi avec beaucoup de talent la mise en scène, le cadre, les couleurs, la musique.
On peut voir en Desperado, outre la tragédie grecque, un opéra de la mort, orchestré avec grand talent par un jeune cinéaste à l’époque, déjà en pleine possession de ses moyens artistiques et techniques. Ce qui se confirmera avec Sin City plus récemment.
L’interprétation de Banderas, excellent, apporte beaucoup à l’action. Le beau mariachi devenu un meurtrier implacable. A ses côtés, Steve Buscemi joue le meilleur ami, la conscience, celui aussi qui annonce comme un prélude l’arrivée de l’ange de la mort. Salma Hayek campe la jeune libraire, sous la coupe de Bucho qui a droit de vie et de mort sur la population. Elle va aider El Mariachi à le retrouver, afin de se venger aussi de lui. A noter un cameo, le temps d’une scène de Quentin Tarantino.
Desperado se suit avec beaucoup de plaisir, sans temps mort.
Du cinéma énergique et spectaculaire, sans pour autant être stupide.
A voir !
Arnaud Meunier
02/07/2005