Nordeste
Un film de Juan Solanas
Avec Carole Bouquet, Ignacio Jimenez, Enrique Pineyro, Aymara Rovera…
Nordeste raconte l’histoire d’Hélène, qui a 43 ans et une carrière professionnelle bien remplie. Mais il manque quelque chose au bonheur d’Hélène, ou plutôt quelqu’un, un enfant.
Elle part le chercher en Argentine, d’abord à Buenos Aires puis dans le Nordeste, région d’une extrême pauvreté, où les trafics en tout genre régulent l’activité économique, dont le trafic d’enfants.
Elle se retrouve face à des choix difficiles, des destins qui autour d’elles sont différents du sien mais qui pourtant vont la toucher, comme cette mère Juana et son fils Martin, menacés d’expulsion de leur masure isolée au milieu d’un terrain convoité par un grand propriétaire.
Premier long métrage de Juan Solanas, Nordeste est dans l’ensemble plutôt réussi.
Il a choisi de traiter un sujet plutôt grave, avec en toile de fond la misère économique de l’Argentine, où les enfants sont abattus pour une bouchée de pain, où l’on vend les enfants, les bébés, pour qu’ils fournissent des organes ou le moyen de survivre à la famille.
Si le destin d’Hélène, très bien interprétée par Carole Bouquet, touchante, est difficile et semé d’embûche, sa volonté n’en est que plus grande. Mais alors qu’elle parle à une bonne sœur, elle va aussi comprendre que sa démarche personnelle est aussi égoïste.
Juan Solanas utilise de longs plans, silencieux, qui mettent aussi en avant les paysages magnifiques de cette région économiquement et socialement à l’agonie, où même, voire surtout, l’Etat ne peut rien faire.
Il est à regretter que la photographie du film ne soit pas aussi lumineuse que l’on aurait aimé qu’elle soit, le grain et parfois le manque de lumière de certaines scènes viennent ternir la réalisation du cinéaste.
Malgré le sujet, et la belle interprétation des comédiens, le film ne décolle pas vraiment. La fin est à l’image du film, un doute, une incertitude face au destin.
Après tout, ceci est peut être la réponse aux questions que
soulèvent le film.
Pour un autre regard sur l’adoption, je vous conseille de découvrir le magnifique Holy Lola, de Bertrand Tavernier.
Arnaud Meunier
15/05/2005