Hors-la-loi

 

Un film de / A movie by Rachid Bouchareb

 

Avec Roschdy Zem, Sami Bouajila, Jamel Debbouze, Bernard Blancan, Jean-Pierre Lorit

 

Après le succès d’Indigènes, Rachid Bouchareb a souhaité retrouver sa bande de comédiens pour un nouveau film sur l’Algérie et la France, sur fond d’indépendance.

 

Le réalisateur s’est attaché au destin de trois frères et du combat du FLN pour l’indépendance de l’Algérie, depuis le massacre de Sétif le 8 mai 1945. Ces trajectoires, fictives, s’inscrivent dans un projet, noble s’il en est, de réhabiliter les faits qui sont intervenus pendant cette période trouble de l’histoire de France.

 

Malgré la polémique qui s’est emparé du film avant sa projection cannoise, et la remise en cause de la véracité historique concernant le massacre de Sétif justement, Hors-la-Loi sort sur les écrans français avec l’ambition inavouée de rivaliser avec le succès d’Indigènes et sans doute d’être une œuvre épique.

 

Malheureusement, le film ne rivalise ni avec l’une ou l’autre de ces ambitions. Malgré le trio de comédiens que l’on retrouve, un trio à l’aise ensemble, et qui donne donc une vie à cette fratrie meurtrie dans la chair par le massacre et dans le cœur par le vol de leur terre d’enfance, Bouchareb n’arrive pas à insuffler justement la vigueur et l’énergie nécessaires à un film qui brasse plusieurs époques, plusieurs années de combat.

 

Derrière les motivations politiques et les violences de part et d’autre des deux camps, il est difficile de s’attacher aux personnages, qui nous laissent trop à distance de leurs motivations personnelles.

 

Si le montage est sans doute à remettre en cause, il est finalement dommage qu’Hors-la-loi reste trop dans la posture plus que dans l’explication. On regrettera de ne pas comprendre les motivations d’Hélène et des autres personnes du théâtre où elle travaille, qui aide le FLN à faire transiter de l’argent.

 

Sami Bouajila incarne avec force le rôle d’Abdelkader, résistant et intellectuel, forgé par la prison et déterminé à tout donner à la lutte. Bien épaulé par Jamel Debbouze et Roschdy Zem, le trio est efficace mais ne parvient pas à faire oublier les faiblesses et les trop nombreuses longueurs du récit.

 

Le sujet aurait mérité un autre traitement, peut-être plus ancré dans le réel, car à vouloir recréer un film de genre sur une histoire encore insuffisamment connue, malheureusement, d’une grande partie de la population française, Bouchareb manque l’un de ses objectifs : réhabiliter les combattants du FLN, combattants de l’indépendance, et finalement n’arrive que difficilement à les placer dans une autre posture que celle de la vengeance de l’opprimé contre l’occupant.

 

Arnaud Meunier

17/10/2010

 

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