Cannes, Au Jour le Jour

 

Le 58ème Festival International du Film de Cannes va clore ses portes demain, après une semaine et demie de films, soirées, explosions artistiques et grand déballage d'argent et de frime. Un cocktail aussi hasardeux que ne l'est le festival. Une grande réunion pour qui aime le cinéma mais également un grand barnaum qui va demain tirer le rideau rouge jusqu'à l'année prochaine. Cécile de France, maîtresse de cérémonie, tremblera encore sans doute demain soir, mais son émotion communicative est surtout celle qui habite ceux pour qui le cinéma signifie quelque chose, pour qui le festival de Cannes, malgré le mercantilisme dont il est l'objet depuis déjà de nombreuses années, représente l'un des événements les plus marquants d'une carrière cinématographique. Là où les émotions frissonnent, où les comédiens et les réalisateurs côtoient le public qui atteint le Grand Théâtre Lumière, ce qui n'est pas toujours aisé reconnaissons-le. A travers le prisme de sa caméra, le cinéaste touche du doigt le monde, qu'il soit notre ou qu'il soit dans un monde inconnu comme Star Wars. Et en touchant le monde, en touchant les gens, le cinéaste participe à sa manière à la nécessaire réflexion sur la condition humaine. Que serait le cinéma sans la vie ? Que serait la vie sans le cinéma ?

Je me rappelle la projection de Farenheit 9/11, cloturant le festival 2004. Lorsque les lumières se rallumèrent, un frisson me parcourait, celui d'avoir assisté à un moment d'Histoire, là où le cinéma s'est exprimé. Une Palme d'Or politique ? Peut-être que Gilles Jacob a raison. Mais le cinéma engagé est bel et bien ancré dans une réalité que Moore, dans un style coup de poing et très libre, saisit sur la pellicule. Alors, on peut fustiger ce palmarès 2004 et attendre du cru 2005 une bouffée d'air cinéphilique plus que politique, mais Cannes reste le meilleur meeting politique du monde, celui où les plaines d'Irak s'étendent à perte de vue, celui où le Mur des Lamentations pleure la violence qui l'entoure, mais il ne limite pas à celà.

Le festival de Cannes est la réunion du cinéma, où les cinéastes du monde entier se rencontrent, chacun avec sa vision du monde, un monde où le festival de Cannes est bien souvent une illusion, un mythe, plus qu'une réalité palpable. C'est en conservant le contact avec le public et la vie que le festival de Cannes perdura, il ne doit pas s'égarer dans les excès mercantilistes qui sont des chimères, qui tueront l'esprit du cinéma, celui de l'art, qui l'habitent depuis plus de 50 ans.

Demain, à 19h30, les invités égréneront les noms des lauréats. Ce sera l'habituel florilège de larmes, de sourires, de remerciements. Qu'importe le palmarès, qu'il glorifie un film controversé ou film attendu, le jury aura fait vivre le cinéma, et ce sera la plus belle palme du festival.

Alors, au jeu des pronostics hasardeux, je parierai personnellement sur Broken Flowers pour le Prix du Jury, et pourquoi pas sur Kilomètre Zéro, Bashing pour la Palme d'Or. Les nouveaux films de Von Trier, Haneke ou Gus Van Sant auront-ils les honneurs d'un prix. Michael Pitt emportera-t-il le prix d'interprétation pour son interprétation lunaire de Kurt Cobain ?

Réponse demain soir, à 19h30, en clair et en direct sur Canal +. Canal +, dont on doit saluer le regain de forme après quelques années d'égarement artistique. Plateaux excellents, décalés aussi, une bulle de sérénité face à la folie de la Croisette.

En attendant le palmarès, consultez ci-dessous les informations sur le festival.

Les impressions de Sandra, passionnée de cinéma, festivalière assidue, qui vit le festival de l'intérieur et nous fait partager ses émotions, son regard personnel sur le festival.

Et ensuite, un bref résumé jour après jour du festival, ainsi que les premières critiques des films sortis sur nos écrans.

 

Alors, en attendant demain, vivez, aimez, vibrez !

Arnaud Meunier

 

Sandra et son blog, cliquez ici !

Vous trouverez sur son blog dès à présent le récit complet de son escapade cannoise, le récit d'un voyage cinématographique au coeur du plus grand festival du monde. L'évocation d'une ambiance et un regard personnel sur ce grand barnaum fascinant.

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Les pronostics de Sandra, à la veille du Palmarès :

"Palme d'or : Caché ( ma préférence) mais Haneke a dejà été largement primé, je songe aussi à Free Zone car le festival de Cannes a aussi  (surtout ) un retentissement politique ces dernières années et j'ai beaucoup aimé ce film qui traite du conflit israelo-palestinien  (...) à moins que le jury ne lui remette le grand prix et la palme à Caché ou inversement. Pour la mise en scène peut- être Manderlay, Kilomètre Zéro,  le prix d'interprétation masculine à Jérémie Rénier (...), ce qui serait une manière de primer le film qui peut difficilement être primé dans une autre catégorie mais qui est réellement poignant . Prix d'interpretation feminine : l' actrice de Manderlay, si le film n'a pas eu la mise en scène ou bien la jeune actrice de Shanghai dreams... (...) Mais en gros je n'ai pas eu de coups de coeur même si tous les films avaient des qualités indéniables...mais il faudrait un peu renouveler la sélection et non prendre toujours les mêmes réalisateurs qui sont certes immensement talentueux mais ne nous réservent pas vraiment de surprises... Aucun film n'a vraiment été applaudi avec un enthousiasme débordant commne Le Pianiste ou Elephant dont les projections étaient des fulgurantes évidences quant à leurs prix futurs. J'allais oublier le film des frères Larrieu , peut être la seule vraie surprise, qui derrière un classicisme apparent, déroute intelligemment le spectateur mais je preciserai celà plus tard donc peut-être un prix du scénario car en général ce dernier récompense davantage une idée. Il faudrait encore parler de l'actrice de Free Zone ( pas Nathalie Portman mais l'autre ) qui mériterait également une récompense."

Ses impressions sur Caché, film de Michael Haneke :

"Jours et nuits se confondent, fiction et réalité se mèlent, la frontière les séparant étant de plus en plus étanche et le festival se poursuit à une cadence effrénée (d'où le retard dans mes commentaires): profusion ennivrante de films (entre la sélection officielle et les sélections parallèles), de soirées , de bruit, de rumeurs, d'instants insolites. La compétition suit son cours, aucun film n'a encore néanmoins suscité un enthousiasme débordant. Peut-être avec "Caché " d'Haneke qui , à défaut d'enthousiasme, avait drainé un parfum de scandale avec "le temps des loups"...loin de mériter autant de (dés)honneur pourtant. J'attends donc avec beaucoup d'impatience "Caché". A raison. Haneke y sonde l'intériorité tourmentée des êtres avec une justesse presque dérangeante. Dès le premier plan sur lequel défile le générique, le spectateur est hypnotisé, intrigué, happé par cet univers dans lequel évoluent des personnages ciselés, jamais manichéens au premier rang desquels Georges (Daniel Auteuil, encore une fois magistral) en égoïste victime d'un bien étrange chantage provoquant tantôt notre empathie, tantôt notre mépris. Les longs plans fixes accroissent le malaise grandissant des personnages et le nôtre et l'obscurité, réminiscence de celle du "temps de loups", reflète celle dans laquelle les personnages se trouvent plongés. Le montage est brillamment énigmatique ou à l'invers didactique et l'intrigue (que je vous laisse découvrir)est captivante pour peu qu'on accepte de se laisser envoûter par l'atmosphère créée par Haneke"

Ses impressions concernant la projection de Last days, de Gus Van Sant :

"Deux ans après sa palme d'or pour"Elephant" Gus Van Sant revient sur la Croisette. Cette projection cannoise étant déjà précèdée de rumeurs concernant un éventuel prix d'interprétation pour Michael Pitt, bien que munis des deux précieux sésames que sont l'accréditation et l'invitation, les festivaliers se pressent et se bousculent à l'accès aux marches faisant fi de la politesse, le regard rivé sur la tapis rouge au cas où il disparaîtrait mystérieusement juste avant que leurs pas ne le foulent où au cas où il se déroberait sous leurs pieds. Je regarde tous ces visages crispés et concentrés comme si leur vie en dépendait et je m'amuse de l'incongruité de leurs réactions...mais le soleil est toujours aussi étincelant, le palais attend toujours de nous accueillir et leur attitude, si dérisoire, ne parvient donc pas à entâcher ma bonne humeur. Je me laisse donc porter par la foule essayant de ne pas perdre le billet rouge tant convoité. Quelques minutes plus tard, je me retrouve sans la salle. La lumière s'éteint."

Premières impressions : "Il faut regarder toute la vie avec des yeux d'enfant" disait Matisse. Chaque film aussi. Accepter de se laisser envoûter, bousculer, dérouter...avec un regard semblable à celui de Kusturica regardant l'acrobate du cirque du soleil lors de la cérémonie d'ouverture. Espérons, gageons même, que le festival sera à l'image de cet instant.: onirique et magique (périlleux pour les équipes de films aussi parfois!) et espérons que les festivaliers seront, grâce aux films de la sélection, à l'image du président de cette 58 ème édition: émerveillés encore et toujours n'oubliant jamais que "la vie est un miracle" et que le cinéma peut parfois en être un aussi...si les yeux d'enfant ne se noircissent pas de cynisme."

N'hésitez pas à laisser vos impressions sur son blog ou sur notre forum.

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21/05/2005

La compétition officielle est terminée, le festival va clore ses portes demain soir. Retrouvez le palmarès sur notre page spéciale Cannes.

 

20/05/2005

Dernière journée pour la compétition officielle avec deux films. Tout d'abord, le premier film en tant que réalisateur de Tommy Lee Jones, The Three Burials of Melquiades Estrada. Un film qui narre l'histoire d'un garde frontière américain sur la frontière américano-mexicaine, qui tue et enterre l'ami d'un contremaître de la région. Celui-ci va retrouver le garde et offrir à son ami un retour sur ses terres. Un film très applaudi à la fin de la projection officielle ce soir. Est-ce que Tommy Lee Jones créera la surprise au palmarès ? Réponse demain soir.

Le dernier film projeté en compétition officielle était Three Times, de Hou Hsiao Hsien, avec Shu Qi et Chang Chen. Une histoire d'amour sur trois époques, incarnée par le même couple. Le cinéaste taïwanais, respecté par ses pairs, pourrait tutoyer le palmarès si son film se révèle à la hauteur.

 

19/05/2005

Trois films en compétition ce jour, des films qui vont peut-être réveiller un peu l'enthousiasme des festivaliers.

Tout d'abord, le retour de Wim Wenders, avec Don't come Knocking, film qui n'a pas été à la hauteur des attentes du public cannois. Don't come knocking est un film qui s'attache à un homme qui dans la déchéance va trouver une lueur d'espoir dans sa vie, avec l'existence d'un enfant caché.

Second film de la journée, Keung Jang Jeon, de Hong Sangsoo. Hong Sangsoo était déjà présent en compétition l'année dernière avec La femme est l'avenir de l'homme, film qui narrait le quotidien d'amis coréens, une vision qui se voulait proche de Rohmer, Sartre ou Truffaut, que le cinéaste admire. Mais le résultat était extrêmement décevant, hormis pour les inconditionnels de son cinéma. Les premières critiques cannoises ne sont pas enthousiastes et le film ne devrait pas créer de surprise au palmarès.

Le dernier film présenté en compétition officielle ce 19 mai était Free Zone, d'Amos Gitaï, le principal cinéaste israëlien, réalisateur entre autres de Kippur, Alila ou encore Kadosh. Avec notamment Natalie Portman, qui tourne la première fois sur la terre qui l'a vu naître. Pas de grand enthousiasme non plus pour ce film, mais quelques jolies impressions face au dénuement de la mise en scène et du jeu des comédiens.

18/05/2005

Peindre ou faire l'amour, film des frères Larrieu, était présenté aujourd'hui en compétition officielle. Un film qui a obtenu des échos mitigés des spectateurs et critiques. Considéré autant comme un film sensuel et artistique que comme un nombrilisme bourgeois bohèmes (les fameux "bobo").

Sin City, présenté le soir, était le rendez-vous des grandes stars d'Hollywood (Banderas, Owen, Willis, Alba...). Le film a séduit par son audace, son ton proche de la BD de Frank Miller et aussi pour son esthétique extrêmement soignée, qui est l'une des qualités majeures de ce film.

17/05/2005

Aujourd'hui étaient présentés pas moins de trois longs métrages en compétition : tout d'abord Broken Flowers, de Jim Jarmusch, dont les premiers échos sont très positifs. Vient ensuite Shanghai Dreams, de Wang Xiaoshuai, et pour finir, le nou veau film des frères Dardenne, L'enfant, interprété notamment par Jérémie Reinier et Deborah François, film sur l'insouciance et la responsabilité.

Bill Murray, une des figures de Jim Jarmusch (pour lequel il a participé à Coffee and Cigarettes) s'est présenté sur les marches affublé d'un noeud papillon coloré, à l'image de sa personnalité. Canal + a judicieusement programmé Lost in Translation, malheureusement en VF ce soir, ce qui est extrêmement dommage puisque le doublage n'est pas du tout à la hauteur de la qualité de cette oeuvre magnifique.

La compétition sera originale demain avec la présentation de deux films dont il est difficile de déceler les points communs ! Le premier est Peindre ou faire l'amour, des frères Larrieu, avec notamment Daniel Auteuil, Sabine Azéma, Sergi Lopez et Amira Casar, un film qui fait vivre à ses personnages ordinaires des "expériences sensuelles extraordinaires" (extrait du dossier de presse du film).

Le second film présenté demain sera un des grands événements du festival, Sin City, déjà sorti aux Etats-Unis, adaptation du comic éponyme de Frank Miller, qui a signé la réalisation avec Robert Rodriguez. Les critiques enthousiastes, tant sur le fond du film que sur son esthétique (un noir et blanc magnifique, avec des couleurs qui explosent), prédisent même à Sin City la Palme d'Or, attribuant déjà au film le titre de "nouveau Pulp Fiction". Le fait qu'il soit déjà sorti aux USA risque de jouer contre le film et cette possibilité d'être palmé, puisque les avis sont déjà connus et les critiques déjà trop nombreuses. Il manque donc la primeur qui fait le charme et l'importance des films présentés à Cannes. Le casting du film est prestigieux : Bruce Willis, Benicio del Toro, Mikey Rourke, Clive Owen, Nick Stahl, Rosario Dawson, Jessica Alba... Le film qui va enflammer la Croisette ? Réponse demain.

 

16/05/2005

Grande journée aujourd'hui sur la Croisette, remise des émotions intergalactiques de la projection événement de Star Wars, Episode III.

Place à un cinéma moins riche en moyen mais pas en idées. Tout d'abord, le retour du grand Lars Von Trier pour Manderlay, second volet de sa trilogie sur l'Amérique et la liberté, qui après Dogville recueille déjà de nombreux suffrages auprès de la critique et des festivaliers. Le danois sera-t-il palmé de nouveau ? Lorsque l'on a vu le magnifique Dogville, qui, au-delà des règles du Dogme, établissait un schéma narratif complètement inédit et surtout une profondeur philosophique remarquable sur l'asservissement et les relations humaines, il est dur d'attendre Manderlay. Les heureux festivaliers l'ont découvert aujourd'hui, les autres attendront novembre ! Danny Glover, qui fait partie du riche casting qui compte également Bryce Dallas Howard, Willem Dafoe, Jean-Marc Barr et Isaac de Bankolé, aborda pendant la conférence de presse le sujet du film, qui trouve encore ses échos aujourd'hui dans la société américaine contemporaine, où l'asservissement et la ségrégation n'a pas disparu complètement des esprits, des mentalités, voire même du pouvoir.

Second film de la compétition aujourd'hui, A History of Violence, de David Cronenberg, avec Viggo Mortensen, Maria Bello et Ed Harris. C'est aussi une histoire de culpabilité et une attaque frontale (bien que Cronenberg ne l'avoue pas complètement) contre la NRA (National Riffle Association), lobby tout puissant des armes à feu aux USA.

David Cronenberg sur ses intentions : "J'ai travaillé sur ce mythe américain de l'homme qui défend sa maison, sa famille et son pays avec une arme. Ca fait partie de la mythologie politique américaine : quand l'Amérique doit se défendre, tous les moyens sont justifiés. (...) Ce film n'est pas ouvertement politique, même si les résonances sont bien là. Il ne s'agit pas d'un film de propagande, c'est juste une méditation, c'est juste moi qui cherche à tester mes propres réactions à certaines choses." (propos recueillis sur le site officiel du festival)

Présenté ce soir, hors compétition, Joyeux Noël, de Christian Carion, qui raconte l'histoire vraie de cette trève à la veille de Noël entre soldats allemands et français, sur le front de la Grande Guerre. Un casting prestigieux : Guillaume Canet, Diane Kruger, Dany Boon, Daniel Brühl, Gary Lewis, Lucas Belvaux. Une co-production européenne d'envergure, qui s'annonce déjà comme un succès au regard des premiers échos cannois ; il faudra patienter jusqu'en décembre pour découvrir ce film

Et demain, quel est le programme ? Broken Flowers de Jim Jarmusch, qui réunit notamment Bill Murray et Sharon Stone. Jarmusch aura-t-il les faveurs d'une Palme d'Or qui lui échappe depuis longtemps ? Deux autres films présentés en compétition demain : Shanghai Dreams de Wang Xiaoshuai et L'enfant des frères Dardenne.


15/05/2005

Un événement sur la Croisette, la présentaion de Star Wars : Episode III, The Revenge of the Sith, le lien entre les deux trilogies déjà entrées dans l'histoire du cinéma, que l'on aime ou que l'on déteste.

Mais il ne faut pas pour autant oublier la compétition officielle, qui présentera ce jour deux films. Tout d'abord Batalla en el Cielo de Carlos Reygadas et Une fois que tu es né... de Marco Tullio Giordana.

 

14/05/2005

Après les premières soirées agitées, le festival reprend son cours avec la présentation d'Election, de Johnnie To, qui a été accueili plutôt moyennement si l'on en croit les diverses critiques. L'autre film en compétition était Caché de Michael Haneke, qui parle de culpabilité et de manipulation, plutôt bien accueilli par rapport à son film précédent Le temps des Loups.

 

13/05/2005

En compétition aujourd'hui : Where the Truth lies d'Atom Egoyan et surtout Last Days, évocation des derniers jours de la vie de Kurt Cobain par Gus Van Sant.

Si le premier film ne semble pas pouvoir prétendre à la Palme d'Or, Gus Van Sant se place une nouvelle fois en outsider pour celle-ci, et son interprète principal Michael Pitt semble avoir de grandes chances de tutoyer le Prix d'Interprétation masculine. Même si les avis sont très partagés sur ce film qui s'inscrit dans la lignée de ces deux précédentes oeuvres (Gerry et Elephant), il est une fois de plus le résultat d'un travail artistique qui tend à cerner le drame et ses complexes ramifications. D'ici très peu de temps, la critique complète sur Criticsonline !

12/05/2005 : l'Irak est au coeur du festival ce jour. Deux films qui plongent dans un enfer, avec comme toile de fond l'Irak.

Le premier film, Bashing, évoque le retour difficile d'une ex-otage en Irak, qui, dans une société japonaise fortement marquée par l'honneur doit se repentir de ce qui lui est arrivé. Autre film, autre univers, celui des kurdes irakiens de Kilomètre zéro. Une histoire filmée dans l'urgence, avec des moyens parfois drôles et symptomatiques d'un pays en proie à la violence et l'abandon. Les premières critiques sont partagées mais qui sait, peut-être Kusturica aura-t-il été séduit par une histoire qui résonne comme un écho à ses propres histoires.

La première grande soirée a eu lieu avec la présentation du nouveau film de Woody Allen, Match Point, hors compétition. Un film réunissant une fois de plus un joli casting (Scarlett Johansson, Jonathan Rhys-Meyers, Emily Mortimer). Les grands comédiens aiment venir jouer sous l'oeil de Woody Allen. Les premières critiques sont assez partagées, certains notant le regain d'Allen après quelques années de "petits films", d'autres regrettant (mais peut-être tout le temps ??) le style allenien...

Mais les amoureux du cinéma auront été ravis de le voir sur la Croisette et de voir la belle Scarlett Johansson, qui, depuis Lost in Translation et The Girl with the Pearl Earing, est devenue une comédienne et star appréciée. Et après tout, le charme de sa voix et de son visage suffiraient amplement à enflammer la Croisette !

 

11/05/2005 : Un premier jour à Cannes...

Cannes commence de vibrer, la Croisette s'est animée de milliers de personnes, massées autour du Palais des Festivals ou du plateau de Canal +, celui de Michel Denisot.

Cécile de France, maîtresse de cérémonie de ce 58ème festival de Cannes, ouvrira ce soir le festival, présentera le jury présidé par Emir Kusturica.

Pour qui a déjà eu la chance de gravir les marches du Palais des Festivals, lors d'une séance officielle...le frisson qui vous parcourt est difficile à exprimer. Une sorte de grisement alcoolique, de jubilation imprécise. La foule pressée contre les barrières, les photographes pressés et se battant pour la meilleure photo...

Il y a toujours des gens qui n'ont pas grand chose à faire sur ces marches, des gens de la télé-réalité cannonnisés stars le temps de quelques jours, des hommes et des femmes qui souhaitent seulement se montrer face aux caméras du monde. Nombrilisme et cupidité, Cannes brasse le très bon et le très mauvais, un amalgame parfois heureux, parfois malheureux.

Alors ce soir, après la présentation du jury et l'ouverture officielle, qui restera dans la salle pour découvrir le premier film de la compétition Lemming de Dominik Moll ? Les gens du cinéma, la presse, les passionnés venus pour le cinéma et rien que le cinéma.

Et ce soir, les premières fêtes sur la Croisette, lançant également les fabuleuses soirées qui font aussi la légende de la Croisette, celles où se croisent les stars et les pseudo-stars, les sombres riches de la côte d'Azur...

C'est aussi ça Cannes !

Et demain, quel est le programme ? Hawl de Kim Ki-duk ; Match Point de Woody Allen ; Bashing de Kobayashi Masahiro et Kilomètre Zéro de Hiner Saleem.

Et demain... de nouvelles infos...

Viva il cinema !

 

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